Brigitte Bardot
Traditional Kustom Hot Rod and Vintage Culture and design :: Cinéma : Movies and documentary, acteur, actrice, réalisateurs :: Actrice / actress
Page 1 sur 1
Brigitte Bardot
Brigitte Bardot (également connue sous les initiales de « BB »), née le 28 septembre 1934 à Paris, est une actrice de cinéma, mannequin, chanteuse et militante de la cause animale française.
Figure féminine des années 1950 et 1960, elle est une star mondiale, l'égérie et la muse de grands artistes de l'époque. Emblème de l'émancipation des femmes et de la liberté sexuelle de cette époque, elle incarne des rôles de femme-enfant et de femme fatale.
Elle tourne avec plusieurs grands réalisateurs, interprétant des personnages à l'élégante légèreté et à la sensualité photogénique. Elle devient rapidement un sex-symbol et acquiert une renommée internationale. Avec à son actif 45 films et plus de 70 chansons en près de 21 ans de carrière, Brigitte Bardot est une des artistes françaises les plus célèbres au monde.
En 1973, elle met un terme à sa carrière d'actrice pour se consacrer à la défense des droits des animaux, notamment avec la création de la Fondation Brigitte-Bardot. À partir des années 1990, elle suscite le débat en raison de prises de position hostiles à la montée de l'islam en France et aux égorgements rituels d'animaux sans étourdissement préalable.
Brigitte Bardot naît le 28 septembre 1934 au domicile de ses parents, 5 place Violet, dans le 15e arrondissement de Paris1,2,3. Son père, Louis Bardot (1896-1975), est un industriel originaire de Ligny-en-Barrois, en Lorraine4 : issu de la haute bourgeoisie catholique très stricte solidement implantée aux commandes de la Troisième République5, il est le propriétaire des Usines Bardot (appartenant aujourd'hui à Air liquide), dont le siège se trouve rue Vineuse, à Paris6. Sa mère, Anne-Marie Mucel (1912-1978)7,8, artiste contrariée, est la fille du directeur d'une compagnie d'assurance9, Isidore Léon Mucel (1881-1958)10.
Dans son enfance marquée par une éducation catholique rigoureusea, Brigitte Bardot souffre d’une amblyopie, qui l'empêche de bien voir de son œil gauche12. Elle étudie à l'institut de la Tour, un établissement catholique situé au 86 de la rue de la Tour (16e arrondissement de Paris)13. Dissipée, elle souffre de la préférence de ses parents pour sa sœur cadette, Marie-Jeanne (dite « Mijanou », née le 5 mai 1938), et se pose souvent la question de savoir pourquoi elle vit14.
Elle se passionne pour la danse classique et fait ses premiers pas, à sept ans, au cours Bourgat15. En 1949, elle entre au Conservatoire de Paris et y obtient un premier accessit16. Son père, dont un recueil de poèmes est primé par l'Académie française, est un passionné de cinéma et adore filmer : il existe ainsi de nombreux films de Brigitte enfant, ce qui est rare à cette époque17. Hélène Lazareff, directrice de Elle et du Jardin des Modes, engage Brigitte Bardot en 1949 pour présenter la mode « junior »18. À 15 ans, l'adolescente devient la « mascotte » du magazine Elle, dont elle fait la couverture dès 1949, sa silhouette élancée, la moue boudeuse et le regard sauvage enflammant la pellicule19. Le réalisateur Marc Allégret, voyant une de ses photos sur le numéro du 8 mai 1950, demande à la rencontrer20. Ses parents s'opposent à ce qu'elle devienne actrice, mais un de ses grand-pères la soutientb dans son projet22.
À l'audition, elle rencontre l'assistant d'Allégret, Roger Vadim, qui lui donne la réplique pour une scène du film Les Lauriers sont coupés22,23. Le film ne se fait pas, mais ils tombent amoureux24. Ses parents s'opposent à cette relation : son père lui annonce un soir qu'elle va poursuivre ses études en Angleterre et qu'elle doit prendre le train dès le lendemain matin, pour ne revenir qu'à sa majorité, cinq ans plus tard25,26. Effondrée, elle refuse ce soir-là de les accompagner à un spectacle, prétextant un mal de tête ; après leur départ, elle met sa tête dans le four de la cuisine, le gaz ouvert. Rentrés plus tôt — le spectacle ayant été annulé — ses parents la trouvent dans le coma avec, à ses côtés, un mot expliquant son geste26. Reprenant conscience, elle parvient à convaincre son père de ne pas l'envoyer en Angleterre. Celui-ci accepte à condition qu'elle n'épouse Roger Vadim qu'à l'âge de dix-huit ans27.
Figure féminine des années 1950 et 1960, elle est une star mondiale, l'égérie et la muse de grands artistes de l'époque. Emblème de l'émancipation des femmes et de la liberté sexuelle de cette époque, elle incarne des rôles de femme-enfant et de femme fatale.
Elle tourne avec plusieurs grands réalisateurs, interprétant des personnages à l'élégante légèreté et à la sensualité photogénique. Elle devient rapidement un sex-symbol et acquiert une renommée internationale. Avec à son actif 45 films et plus de 70 chansons en près de 21 ans de carrière, Brigitte Bardot est une des artistes françaises les plus célèbres au monde.
En 1973, elle met un terme à sa carrière d'actrice pour se consacrer à la défense des droits des animaux, notamment avec la création de la Fondation Brigitte-Bardot. À partir des années 1990, elle suscite le débat en raison de prises de position hostiles à la montée de l'islam en France et aux égorgements rituels d'animaux sans étourdissement préalable.
Brigitte Bardot naît le 28 septembre 1934 au domicile de ses parents, 5 place Violet, dans le 15e arrondissement de Paris1,2,3. Son père, Louis Bardot (1896-1975), est un industriel originaire de Ligny-en-Barrois, en Lorraine4 : issu de la haute bourgeoisie catholique très stricte solidement implantée aux commandes de la Troisième République5, il est le propriétaire des Usines Bardot (appartenant aujourd'hui à Air liquide), dont le siège se trouve rue Vineuse, à Paris6. Sa mère, Anne-Marie Mucel (1912-1978)7,8, artiste contrariée, est la fille du directeur d'une compagnie d'assurance9, Isidore Léon Mucel (1881-1958)10.
Dans son enfance marquée par une éducation catholique rigoureusea, Brigitte Bardot souffre d’une amblyopie, qui l'empêche de bien voir de son œil gauche12. Elle étudie à l'institut de la Tour, un établissement catholique situé au 86 de la rue de la Tour (16e arrondissement de Paris)13. Dissipée, elle souffre de la préférence de ses parents pour sa sœur cadette, Marie-Jeanne (dite « Mijanou », née le 5 mai 1938), et se pose souvent la question de savoir pourquoi elle vit14.
Elle se passionne pour la danse classique et fait ses premiers pas, à sept ans, au cours Bourgat15. En 1949, elle entre au Conservatoire de Paris et y obtient un premier accessit16. Son père, dont un recueil de poèmes est primé par l'Académie française, est un passionné de cinéma et adore filmer : il existe ainsi de nombreux films de Brigitte enfant, ce qui est rare à cette époque17. Hélène Lazareff, directrice de Elle et du Jardin des Modes, engage Brigitte Bardot en 1949 pour présenter la mode « junior »18. À 15 ans, l'adolescente devient la « mascotte » du magazine Elle, dont elle fait la couverture dès 1949, sa silhouette élancée, la moue boudeuse et le regard sauvage enflammant la pellicule19. Le réalisateur Marc Allégret, voyant une de ses photos sur le numéro du 8 mai 1950, demande à la rencontrer20. Ses parents s'opposent à ce qu'elle devienne actrice, mais un de ses grand-pères la soutientb dans son projet22.
À l'audition, elle rencontre l'assistant d'Allégret, Roger Vadim, qui lui donne la réplique pour une scène du film Les Lauriers sont coupés22,23. Le film ne se fait pas, mais ils tombent amoureux24. Ses parents s'opposent à cette relation : son père lui annonce un soir qu'elle va poursuivre ses études en Angleterre et qu'elle doit prendre le train dès le lendemain matin, pour ne revenir qu'à sa majorité, cinq ans plus tard25,26. Effondrée, elle refuse ce soir-là de les accompagner à un spectacle, prétextant un mal de tête ; après leur départ, elle met sa tête dans le four de la cuisine, le gaz ouvert. Rentrés plus tôt — le spectacle ayant été annulé — ses parents la trouvent dans le coma avec, à ses côtés, un mot expliquant son geste26. Reprenant conscience, elle parvient à convaincre son père de ne pas l'envoyer en Angleterre. Celui-ci accepte à condition qu'elle n'épouse Roger Vadim qu'à l'âge de dix-huit ans27.
_________________
We don't care the People Says , Rock 'n' roll is here to stay - Danny & the Juniors - 1958
Re: Brigitte Bardot
Après avoir à nouveau fait la couverture du magazine Elle, Brigitte Bardot se voit proposer son premier rôle par le réalisateur Jean Boyer dans Le Trou normand (1952), avec notamment Bourvil. Peu enthousiaste, elle accepte ce petit rôle pour les 200 000 francs qui lui sont promis28 ; dans ses mémoires, elle notera avoir gardé un mauvais souvenir de ce premier tournage28. Elle poursuit cependant dans cette voie avec Willy Rozier, qui lui offre son deuxième rôle, dans son film Manina, la fille sans voiles29.
Peu après, André Barsacq lui propose de reprendre, au théâtre de l'Atelier, le rôle créé par Dany Robin dans L'Invitation au château, de Jean Anouilh30. N'ayant aucune expérience théâtrale, elle confie se trouver « nulle »30. Le soir de la première, le 29 octobre 1953, alors que les plus grands critiques sont présents pour assister à son interprétation, Anouilh lui envoie des fleurs accompagnées du mot suivant : « Ne vous inquiétez pas, je porte chance »31. Le lendemain, elle reçoit les compliments de Jean-Jacques Gautier et la plupart des critiques sont bonnes31.
Sachant que Sacha Guitry cherche une comédienne « pas chère » pour jouer Mademoiselle de Rosille, maîtresse d'un soir de Louis XV, interprété par Jean Marais, l'agent de Brigitte Bardot, Olga Horstig, lui propose de jouer une scène dans Si Versailles m'était conté… (1954)32,31. Brigitte Bardot accepte l’offre avec enthousiasme31.
La jeune actrice se rend ensuite à Rome, où du travail lui est promis ; à cette occasion, elle s'y lie d'amitié avec l’actrice Ursula Andress33,34. Elle obtient un rôle dans un film américain, Hélène de Troie (1956), de Robert Wise. Elle déclare à ce sujet : « Mon anglais était minable et mon trac formidable. J'appris mon rôle sur le bout des doigts. Je ne savais même pas ce que je disais, mais je le disais avec tant d'assurance que je fus choisie33 ». Toujours à Rome, elle tient le rôle principal d'une petite production italienne, Haine, Amour et Trahison, qu'elle qualifiera plus tard de « mélodrame ridicule »35.
De retour en France, elle se voit proposer de jouer avec Michèle Morgan et Gérard Philipe dans Les Grandes Manœuvres (1955) de René Clair. Cette fois encore, son rôle n'est pas important, mais elle affirme préférer « un petit rôle dans un très bon film à un grand rôle dans un mauvais film »36. Le réalisateur Marc Allégret la dirige ensuite dans En effeuillant la marguerite (1956), qui est un échec commercial37. Elle retourne alors à Rome pour Les Week-ends de Néron, sur le tournage duquel elle devient « capricieuse », selon ses propres termes38.
Peu après, André Barsacq lui propose de reprendre, au théâtre de l'Atelier, le rôle créé par Dany Robin dans L'Invitation au château, de Jean Anouilh30. N'ayant aucune expérience théâtrale, elle confie se trouver « nulle »30. Le soir de la première, le 29 octobre 1953, alors que les plus grands critiques sont présents pour assister à son interprétation, Anouilh lui envoie des fleurs accompagnées du mot suivant : « Ne vous inquiétez pas, je porte chance »31. Le lendemain, elle reçoit les compliments de Jean-Jacques Gautier et la plupart des critiques sont bonnes31.
Sachant que Sacha Guitry cherche une comédienne « pas chère » pour jouer Mademoiselle de Rosille, maîtresse d'un soir de Louis XV, interprété par Jean Marais, l'agent de Brigitte Bardot, Olga Horstig, lui propose de jouer une scène dans Si Versailles m'était conté… (1954)32,31. Brigitte Bardot accepte l’offre avec enthousiasme31.
La jeune actrice se rend ensuite à Rome, où du travail lui est promis ; à cette occasion, elle s'y lie d'amitié avec l’actrice Ursula Andress33,34. Elle obtient un rôle dans un film américain, Hélène de Troie (1956), de Robert Wise. Elle déclare à ce sujet : « Mon anglais était minable et mon trac formidable. J'appris mon rôle sur le bout des doigts. Je ne savais même pas ce que je disais, mais je le disais avec tant d'assurance que je fus choisie33 ». Toujours à Rome, elle tient le rôle principal d'une petite production italienne, Haine, Amour et Trahison, qu'elle qualifiera plus tard de « mélodrame ridicule »35.
De retour en France, elle se voit proposer de jouer avec Michèle Morgan et Gérard Philipe dans Les Grandes Manœuvres (1955) de René Clair. Cette fois encore, son rôle n'est pas important, mais elle affirme préférer « un petit rôle dans un très bon film à un grand rôle dans un mauvais film »36. Le réalisateur Marc Allégret la dirige ensuite dans En effeuillant la marguerite (1956), qui est un échec commercial37. Elle retourne alors à Rome pour Les Week-ends de Néron, sur le tournage duquel elle devient « capricieuse », selon ses propres termes38.
_________________
We don't care the People Says , Rock 'n' roll is here to stay - Danny & the Juniors - 1958
Re: Brigitte Bardot
Au Festival de Cannes 1956, véritable vedette, Brigitte Bardot éclipse Sophia Loren et Gina Lollobrigida, les plus grandes stars de l'époque, et son sex-appeal émeut la Croisette39.
Dans le même temps, Roger Vadim et Raoul Lévy terminent d'écrire un scénario intitulé Et Dieu… créa la femme. Après avoir manqué de ne pouvoir se réaliser faute de moyens financiers, le film est tourné à Saint-Tropez. Cette production va permettre à Brigitte Bardot d'entrer dans la légende du cinéma mondial et de devenir un mythe vivant, un modèle social et un sex-symbol international40.
Brigitte Bardot y joue le rôle de Juliette Hardy, face à Curd Jürgens, Christian Marquand et Jean-Louis Trintignant, avec lequel elle noue une liaison41. Vadim, qui est toujours son mari, définit ainsi le personnage qu'elle interprète : « Je voulais, à travers Brigitte, restituer le climat d'une époque. Juliette est une fille de son temps, qui s'est affranchie de tout sentiment de culpabilité, de tout tabou imposé par la société et dont la sexualité est entièrement libre. Dans la littérature et les films d'avant-guerre, on l'aurait assimilée à une prostituée. C'est dans ce film une très jeune femme, généreuse, parfois désaxée et finalement insaisissable, qui n'a d'autre excuse que sa générosité42,43. » Des scènes sont censurées, en particulier celle d'un cunnilingus44.
À sa sortie en France, le film est accueilli avec une certaine réserve par la critique et suscite l’hostilité des milieux conservateurs44,45. Brigitte Bardot est critiquée sans indulgence pour son verbe traînant et son articulation jugée douteuse46. Paul Reboux dit d'elle qu'elle a « le physique d'une boniche et la façon de parler des illettrés »45. Raoul Lévy et Roger Vadim décident d'exploiter le film à l'étranger en espérant qu'il y sera un succès46. Rebaptisé And God Created Woman, il fait un triomphe aux États-Unis, Brigitte Bardot devenant l’une des Françaises les plus connues outre-Atlantique47. Les Américains inventent même le terme « bardolâtrie » pour décrire l'enthousiasme qu'elle suscite48,17. Simone de Beauvoir affirme qu'« [elle] marche lascivement et [qu']un saint vendrait son âme au diable pour la voir danser17 ». Le film ressort alors en France et connaît un triomphe retentissant. Cinémonde écrit : « Le sex-appeal, c'est Marlene Dietrich, le glamour, c'est Ava Gardner, le oomph, c'est Jane Russell, le t'ça, c'est Suzy Delair, le pep, c'est Marilyn Monroe. Brigitte Bardot mélange tous ces ingrédients explosifs, y ajoute un zeste de fantaisie personnelle, elle sera le pschitt49,50 ! »
Dès lors, les projets de films s'accumulent. Olga, son agent, et Raoul Lévy lui proposent En cas de malheur que doit réaliser Claude Autant-Lara, le nouveau film de Vadim Les Bijoutiers du clair de lune ainsi qu'Une Parisienne et La Femme et le Pantin51. Son favori est En cas de malheur. Elle les accepte tous, mais refuse un film américain, Le Père malgré lui, pour lequel Glenn Ford et Doris Day lui demandent d'être leur partenaire52. John Wayne évoque également le souhait de jouer à ses côtés en 196052. Son agent lui fait savoir qu'elle est invitée à Londres à la Royal Command Performance, pour le grand gala annuel, et doit être présentée à la reine Élisabeth II51. C'est là qu'elle rencontre Marilyn Monroe, à propos de laquelle elle déclare : « Je l'adorais, la regardais, fascinée. J'aurais voulu être « Elle », avoir sa personnalité et son caractère53 ».
En 1958, Brigitte Bardot devient l'actrice française la mieux payée du cinéma français54. Après Et Dieu… créa la femme, Raoul Lévy lui fait signer un contrat pour quatre films. Douze millions de francs français pour le premier film, quinze millions pour le second, trente millions pour le troisième et quarante-cinq millions pour le quatrième. Elle reçoit cinq pour cent des recettes pour le film Les Bijoutiers du clair de lune55. Elle reçoit de nombreuses lettres et beaucoup d'appels téléphoniques de la part d'admirateurs, et décide de prendre un secrétaire, Alain Carré, qui dévoilera quelques années plus tard bon nombre de ses secrets à la presse
Dans le même temps, Roger Vadim et Raoul Lévy terminent d'écrire un scénario intitulé Et Dieu… créa la femme. Après avoir manqué de ne pouvoir se réaliser faute de moyens financiers, le film est tourné à Saint-Tropez. Cette production va permettre à Brigitte Bardot d'entrer dans la légende du cinéma mondial et de devenir un mythe vivant, un modèle social et un sex-symbol international40.
Brigitte Bardot y joue le rôle de Juliette Hardy, face à Curd Jürgens, Christian Marquand et Jean-Louis Trintignant, avec lequel elle noue une liaison41. Vadim, qui est toujours son mari, définit ainsi le personnage qu'elle interprète : « Je voulais, à travers Brigitte, restituer le climat d'une époque. Juliette est une fille de son temps, qui s'est affranchie de tout sentiment de culpabilité, de tout tabou imposé par la société et dont la sexualité est entièrement libre. Dans la littérature et les films d'avant-guerre, on l'aurait assimilée à une prostituée. C'est dans ce film une très jeune femme, généreuse, parfois désaxée et finalement insaisissable, qui n'a d'autre excuse que sa générosité42,43. » Des scènes sont censurées, en particulier celle d'un cunnilingus44.
À sa sortie en France, le film est accueilli avec une certaine réserve par la critique et suscite l’hostilité des milieux conservateurs44,45. Brigitte Bardot est critiquée sans indulgence pour son verbe traînant et son articulation jugée douteuse46. Paul Reboux dit d'elle qu'elle a « le physique d'une boniche et la façon de parler des illettrés »45. Raoul Lévy et Roger Vadim décident d'exploiter le film à l'étranger en espérant qu'il y sera un succès46. Rebaptisé And God Created Woman, il fait un triomphe aux États-Unis, Brigitte Bardot devenant l’une des Françaises les plus connues outre-Atlantique47. Les Américains inventent même le terme « bardolâtrie » pour décrire l'enthousiasme qu'elle suscite48,17. Simone de Beauvoir affirme qu'« [elle] marche lascivement et [qu']un saint vendrait son âme au diable pour la voir danser17 ». Le film ressort alors en France et connaît un triomphe retentissant. Cinémonde écrit : « Le sex-appeal, c'est Marlene Dietrich, le glamour, c'est Ava Gardner, le oomph, c'est Jane Russell, le t'ça, c'est Suzy Delair, le pep, c'est Marilyn Monroe. Brigitte Bardot mélange tous ces ingrédients explosifs, y ajoute un zeste de fantaisie personnelle, elle sera le pschitt49,50 ! »
Dès lors, les projets de films s'accumulent. Olga, son agent, et Raoul Lévy lui proposent En cas de malheur que doit réaliser Claude Autant-Lara, le nouveau film de Vadim Les Bijoutiers du clair de lune ainsi qu'Une Parisienne et La Femme et le Pantin51. Son favori est En cas de malheur. Elle les accepte tous, mais refuse un film américain, Le Père malgré lui, pour lequel Glenn Ford et Doris Day lui demandent d'être leur partenaire52. John Wayne évoque également le souhait de jouer à ses côtés en 196052. Son agent lui fait savoir qu'elle est invitée à Londres à la Royal Command Performance, pour le grand gala annuel, et doit être présentée à la reine Élisabeth II51. C'est là qu'elle rencontre Marilyn Monroe, à propos de laquelle elle déclare : « Je l'adorais, la regardais, fascinée. J'aurais voulu être « Elle », avoir sa personnalité et son caractère53 ».
En 1958, Brigitte Bardot devient l'actrice française la mieux payée du cinéma français54. Après Et Dieu… créa la femme, Raoul Lévy lui fait signer un contrat pour quatre films. Douze millions de francs français pour le premier film, quinze millions pour le second, trente millions pour le troisième et quarante-cinq millions pour le quatrième. Elle reçoit cinq pour cent des recettes pour le film Les Bijoutiers du clair de lune55. Elle reçoit de nombreuses lettres et beaucoup d'appels téléphoniques de la part d'admirateurs, et décide de prendre un secrétaire, Alain Carré, qui dévoilera quelques années plus tard bon nombre de ses secrets à la presse
_________________
We don't care the People Says , Rock 'n' roll is here to stay - Danny & the Juniors - 1958
Re: Brigitte Bardot
Rentrée en France, elle tourne dans Une Parisienne de Michel Boisrond, avec Henri Vidal et Charles Boyer ; selon elle, il s'agit d'une comédie « fine et spirituelle, pleine d'humour et d'amour57 ». Le film a un grand succès58. L'actrice se rend ensuite en Espagne pour jouer dans Les Bijoutiers du clair de lune. Le tournage se termine à la suite d'un violent orage59. Elle souhaite alors rentrer en France60,59. Les dégâts sont tels que la production décide de tout rapatrier, et c’est à Nice, aux Studios de la Victorine, dans un décor reconstitué, que la jeune femme termine le film61.
À Paris, elle tourne dans En cas de malheur, avec Edwige Feuillère et Jean Gabin. Mais à l'idée de jouer un rôle aussi sérieux avec des acteurs si reconnus, elle panique et ne parvient pas à prononcer son texte correctement, ce qui suscite la colère du réalisateur, Claude Autant-Lara62,63. Gabin, sentant sa timidité et son affolement, se trompe volontairement dans la prise suivante63. L'atmosphère s’étant détendue, Brigitte Bardot joue correctement63. Sélectionné au festival de Venise, le film est accueilli avec une certaine réserve mais demeure, pour la comédienne, l'un de ses préférés, avec La Vérité, Viva Maria !, Et Dieu… créa la femme et L'Ours et la Poupée64. Elle reçoit cette année-là, puis jusqu'en 1961, le premier prix de popularité décerné par Ciné Télé Revue64.
En 1959, elle accepte de jouer dans Babette s'en va-t-en guerre65. Mais elle renvoie le scénario, qu'elle juge décevant66. Raoul Lévy fait alors réécrire l'histoire par Gérard Oury, qui travaille alors comme scénariste-dialoguiste66. Le scénario est ensuite soumis une nouvelle fois à Bardot, qui l'accepte66. Les partenaires de celle-ci sont Francis Blanche et Jacques Charrier, avec lequel elle entretient une liaison67. En 1959, Brigitte Bardot lance la mode du vichy à carreaux, des cheveux longs et blonds, ainsi que des ballerines68. Le film est un succès, étant d'après ses termes accueilli avec « sympathie par un public attiré par [son] couple, par les acteurs sensationnels tel Francis Blanche, qui nous entouraient et par le côté farfelu et rigolo d'une guerre ironique »69,70. Son agent lui fait alors savoir que Raoul Lévy et Henri-Georges Clouzot lui proposent de tourner à partir de mai 1960 dans La Vérité71. Mais son mari lui refuse la lecture du scénario, qu’il juge déshonorant pour lui et pour l’enfant dont elle est enceinte, et s'oppose à tout ce que lui propose Clouzot72. Brigitte Bardot signe néanmoins avec celui-ci et tourne en secret
À Paris, elle tourne dans En cas de malheur, avec Edwige Feuillère et Jean Gabin. Mais à l'idée de jouer un rôle aussi sérieux avec des acteurs si reconnus, elle panique et ne parvient pas à prononcer son texte correctement, ce qui suscite la colère du réalisateur, Claude Autant-Lara62,63. Gabin, sentant sa timidité et son affolement, se trompe volontairement dans la prise suivante63. L'atmosphère s’étant détendue, Brigitte Bardot joue correctement63. Sélectionné au festival de Venise, le film est accueilli avec une certaine réserve mais demeure, pour la comédienne, l'un de ses préférés, avec La Vérité, Viva Maria !, Et Dieu… créa la femme et L'Ours et la Poupée64. Elle reçoit cette année-là, puis jusqu'en 1961, le premier prix de popularité décerné par Ciné Télé Revue64.
En 1959, elle accepte de jouer dans Babette s'en va-t-en guerre65. Mais elle renvoie le scénario, qu'elle juge décevant66. Raoul Lévy fait alors réécrire l'histoire par Gérard Oury, qui travaille alors comme scénariste-dialoguiste66. Le scénario est ensuite soumis une nouvelle fois à Bardot, qui l'accepte66. Les partenaires de celle-ci sont Francis Blanche et Jacques Charrier, avec lequel elle entretient une liaison67. En 1959, Brigitte Bardot lance la mode du vichy à carreaux, des cheveux longs et blonds, ainsi que des ballerines68. Le film est un succès, étant d'après ses termes accueilli avec « sympathie par un public attiré par [son] couple, par les acteurs sensationnels tel Francis Blanche, qui nous entouraient et par le côté farfelu et rigolo d'une guerre ironique »69,70. Son agent lui fait alors savoir que Raoul Lévy et Henri-Georges Clouzot lui proposent de tourner à partir de mai 1960 dans La Vérité71. Mais son mari lui refuse la lecture du scénario, qu’il juge déshonorant pour lui et pour l’enfant dont elle est enceinte, et s'oppose à tout ce que lui propose Clouzot72. Brigitte Bardot signe néanmoins avec celui-ci et tourne en secret
_________________
We don't care the People Says , Rock 'n' roll is here to stay - Danny & the Juniors - 1958
Re: Brigitte Bardot
Après son accouchement difficile, dans le cadre du tournage de La Vérité, la comédienne fait des essais avec plusieurs jeunes acteurs, dont Jean-Paul Belmondo, Hugues Aufray, Gérard Blain, Marc Michel, Jean-Pierre Cassel et Sami Frey74 qui est finalement choisi pour lui donner la réplique aux côtés de Charles Vanel, Paul Meurisse, Louis Seigner, Marie-José Nat et Jacqueline Porel74. Brigitte Bardot vit, à ce moment, une période difficile, son époux est malade, le tournage s’avère éprouvant et elle n'arrive pas à s'occuper de son bébé75. Un appel du directeur d'Ici Paris, Pierre Lazareff, un ami, lui apprend alors que son secrétaire a vendu ses mémoires pour 50 millions d'anciens francs à France Dimanche, mettant ses secrets et sa vie privée sur la place publique75. « Je me retrouvais seule avec un nourrisson, un mari malade, une maison à faire tourner, pas de bonne, un film à réussir. Une situation difficile à équilibrer pour tout être normal, impossible en ce qui me concernait76 ». Après le renvoi de son secrétaire, un accord passé entre les différents magazines76, lui permet de supprimer tout ce qui ne lui convient pas77.
Sur le plateau de La Vérité Henri-Georges Clouzot se montre difficile78 : « Il me voulait à lui tout seul et régnait sur moi en maître absolu78 ». Le tournage s'avère éprouvant. Dans une scène, alors qu'elle doit pleurer, elle se met à rire, ce qui énerve Clouzot qui la gifle devant toute l'équipe, gifle qu'elle lui retourne78. « Il était hébété ! Jamais on ne lui avait fait ça ! Hors de lui, mortifié, humilié devant témoins, il m'écrasa les pieds avec les talons de ses chaussures. J'étais pieds nus, je poussai un hurlement et me mis à pleurer de douleur. Il demanda instantanément le « moteur » profitant de ces larmes bienvenues pour tourner la scène. Mais boitillante et claudicante, je quittais le plateau telle une reine offensée et réintégrais ma loge78 ». Une autre fois, à la fin du film, le scénario a prévu une scène de suicide où son personnage doit avoir avalé des barbituriques78. Lorsqu'elle se plaignit d'un mal de crâne, Clouzot lui apporta deux aspirines79. « Je me sentis bizarre, une torpeur m'envahit, mes yeux pesaient une tonne, j'entendais comme à travers du coton... On dut me ramener à la maison portée par deux machinistes. Clouzot m'avait droguée en me faisant absorber deux somnifères puissants. Je mis 48 heures à me réveiller ! Mais la scène était réaliste et on ne peut plus vraie79 ! »
Chaque matin, le réalisateur la met en condition, lui montrant la vie sous son jour le plus désespéré, le plus injuste, le plus cruel80. Le film étant tourné au mois d'août, elle déprime, imaginant qu'elle pourrait être en vacances80, mais finit par se prendre réellement au jeu. Il lui semble que se déroule son propre procès80. Il est question de la mauvaise réputation de son personnage, de sa scandaleuse façon de vivre, de sa légèreté et son absence totale de moralité80. À la fin du film, elle doit dire un monologue long, émouvant et sincère. Ce sont les dernières paroles de son personnage pour tenter d'attendrir les jurés sur le meurtre commis contre son petit ami81.
« On m'attendait au tournant80! Il allait probablement falloir recommencer une dizaine de fois [...] Clouzot vint me voir. Je savais mon texte au rasoir mais si je me trompais, ça n'avait pas d'importance, je devais continuer, inventer, parler avec mes tripes, avec mes mots. [...] Vanel se retourna juste avant le « moteur » et me dit un « merde » plein de tendresse. Il m'aimait bien et voulait que je sois ce qu'il savait que je pouvais être. Il y avait un silence de mort. J'attendis une seconde ou deux. Je les regardais, ceux-là, qui me jugeaient parce que j'osais vivre ! Puis ma voix s'éleva. Cassée, rauque, puissante, je leur dis ce que j'avais à leur dire à tous. Ma force venait de mes entrailles, je vibrais, je jouais ma tête, ma vie, ma liberté. Je pleurais, brisée par les larmes, ma voix hoqueta mais je continuai jusqu'à la fin et tombai assise, la tête entre les mains, en proie à une véritable crise de désespoir. Il y eut un moment de silence puis Clouzot cria « Coupez ! ». Alors, toute la salle du tribunal m'applaudit, les figurants pleuraient, les juges étaient émus, les jurés impressionnés. Ce fut une des plus grandes émotions de ma vie. J'étais vidée, à bout, mais c'était réussi. J'avais gagné. Bien sûr, on ne recommença pas »
— Brigitte Bardot, Initiales B.B., Éditions Grasset, p. 274
Le tournage de La Vérité se révèle pour elle, sur le plan personnel comme professionnel, une belle réussite82. Elle dissimule, par respect pour son mari83, la liaison commencée avec Sami Frey84. Mais son mari ne tarde pas à la découvrir85, de même que les journalistes, qui ne cesseront de la harceler86. Mme Bardot, affolée par l'état dépressif de sa fille, l'envoie dans une maison isolée de Menton, en compagnie d'une amie prénommée Mercédès86.
Sur le plateau de La Vérité Henri-Georges Clouzot se montre difficile78 : « Il me voulait à lui tout seul et régnait sur moi en maître absolu78 ». Le tournage s'avère éprouvant. Dans une scène, alors qu'elle doit pleurer, elle se met à rire, ce qui énerve Clouzot qui la gifle devant toute l'équipe, gifle qu'elle lui retourne78. « Il était hébété ! Jamais on ne lui avait fait ça ! Hors de lui, mortifié, humilié devant témoins, il m'écrasa les pieds avec les talons de ses chaussures. J'étais pieds nus, je poussai un hurlement et me mis à pleurer de douleur. Il demanda instantanément le « moteur » profitant de ces larmes bienvenues pour tourner la scène. Mais boitillante et claudicante, je quittais le plateau telle une reine offensée et réintégrais ma loge78 ». Une autre fois, à la fin du film, le scénario a prévu une scène de suicide où son personnage doit avoir avalé des barbituriques78. Lorsqu'elle se plaignit d'un mal de crâne, Clouzot lui apporta deux aspirines79. « Je me sentis bizarre, une torpeur m'envahit, mes yeux pesaient une tonne, j'entendais comme à travers du coton... On dut me ramener à la maison portée par deux machinistes. Clouzot m'avait droguée en me faisant absorber deux somnifères puissants. Je mis 48 heures à me réveiller ! Mais la scène était réaliste et on ne peut plus vraie79 ! »
Chaque matin, le réalisateur la met en condition, lui montrant la vie sous son jour le plus désespéré, le plus injuste, le plus cruel80. Le film étant tourné au mois d'août, elle déprime, imaginant qu'elle pourrait être en vacances80, mais finit par se prendre réellement au jeu. Il lui semble que se déroule son propre procès80. Il est question de la mauvaise réputation de son personnage, de sa scandaleuse façon de vivre, de sa légèreté et son absence totale de moralité80. À la fin du film, elle doit dire un monologue long, émouvant et sincère. Ce sont les dernières paroles de son personnage pour tenter d'attendrir les jurés sur le meurtre commis contre son petit ami81.
« On m'attendait au tournant80! Il allait probablement falloir recommencer une dizaine de fois [...] Clouzot vint me voir. Je savais mon texte au rasoir mais si je me trompais, ça n'avait pas d'importance, je devais continuer, inventer, parler avec mes tripes, avec mes mots. [...] Vanel se retourna juste avant le « moteur » et me dit un « merde » plein de tendresse. Il m'aimait bien et voulait que je sois ce qu'il savait que je pouvais être. Il y avait un silence de mort. J'attendis une seconde ou deux. Je les regardais, ceux-là, qui me jugeaient parce que j'osais vivre ! Puis ma voix s'éleva. Cassée, rauque, puissante, je leur dis ce que j'avais à leur dire à tous. Ma force venait de mes entrailles, je vibrais, je jouais ma tête, ma vie, ma liberté. Je pleurais, brisée par les larmes, ma voix hoqueta mais je continuai jusqu'à la fin et tombai assise, la tête entre les mains, en proie à une véritable crise de désespoir. Il y eut un moment de silence puis Clouzot cria « Coupez ! ». Alors, toute la salle du tribunal m'applaudit, les figurants pleuraient, les juges étaient émus, les jurés impressionnés. Ce fut une des plus grandes émotions de ma vie. J'étais vidée, à bout, mais c'était réussi. J'avais gagné. Bien sûr, on ne recommença pas »
— Brigitte Bardot, Initiales B.B., Éditions Grasset, p. 274
Le tournage de La Vérité se révèle pour elle, sur le plan personnel comme professionnel, une belle réussite82. Elle dissimule, par respect pour son mari83, la liaison commencée avec Sami Frey84. Mais son mari ne tarde pas à la découvrir85, de même que les journalistes, qui ne cesseront de la harceler86. Mme Bardot, affolée par l'état dépressif de sa fille, l'envoie dans une maison isolée de Menton, en compagnie d'une amie prénommée Mercédès86.
_________________
We don't care the People Says , Rock 'n' roll is here to stay - Danny & the Juniors - 1958
Re: Brigitte Bardot
Le 28 septembre 1960, jour de son anniversaire, elle refuse de se rendre à la soirée organisée par Mercédès et préfère rester seule à la maison. Elle boit du champagne et, à chaque gorgée, avale un comprimé d'Imménoctalc,87. Déterminée à mourir, elle erre dans la campagne. Arrivée près d'une bergerie, elle raconte : « Je m'assis par terre, enfonçai de toutes mes forces la lame d'acier dans mes deux poignets, l'un après l'autre. Ça ne faisait absolument pas mal. Le sang coulait à flots de mes veines. Je m'allongeai, regardai les étoiles au milieu des moutons. J'étais sereine, j'allais me dissoudre dans cette terre que j'ai toujours aimée87 ».
Elle est retrouvée par un enfant, et l'ambulance qui l'emmène à l'hôpital est contrainte de s'arrêter, des photographes, prévenus, peu soucieux de son état alarmant, barrant la route au véhicule84, prennent des photos, puis la laissent repartir vers les urgences84.
Elle reprend connaissance dans un hôpital de Nice 48 heures plus tard. Elle raconte : « Chaque seconde où je reprenais conscience était un martyre de douleur. [...] Mon retour sur cette terre fut un cauchemar. Prise pour une folle par les médecins, ceux-ci me confièrent à des psychiatres. J'eus droit à une camisole de force87. » Sa tentative de suicide fait les gros titres des journaux comme France Dimanche et Ici Paris88. À sa sortie de l'hôpital, elle doit faire face à la réaction du public. Sa convalescence se passe à Saint-Tropez, où sa mère ne la laisse jamais seule88. Sami Frey, réformé, lui demande de venir le retrouver près de Paris89.
Sans nouvelle, Olga, son agent, réussit à la joindre pour lui rappeler l'urgence de faire la synchronisation de La Vérité, ainsi que l'existence du contrat de La Bride sur le cou, le film, mis en scène par Jean Aurel, qu'elle doit commencer en janvier suivant90. Le 2 novembre 1960, La Vérité sort dans les salles parisiennes. Malgré son absence à la première, le film est bien accueilli par la critique et connaît un énorme succès public90. Il est récompensé dans de nombreux festivals internationaux — le film fut nommé à l'Oscar du meilleur film étranger 196191 — et Brigitte Bardot y est reconnue comme une actrice à part entière92. À l'étranger, elle est consacrée « meilleure actrice de l'année »92.
« Brigitte Bardot telle qu'elle-même enfin. Clouzot la change. D'abord semblable à son personnage d'enfant gâtée évaporée et boudeuse, elle se métamorphose en femme dans son box de criminelle. Alors, véritablement, elle est autre : par sa voix, son regard et ce corps brusquement effacé. Quand elle crie son amour et l'amour de celui qu'elle a tué, elle émeut. Et son regard de bête traquée, la nuit, dans la prison, à l'instant où elle saisit son morceau de miroir, ce regard fait mal... Quelle est la part de fascination du réalisateur dans cette métamorphose ? Il est difficile de le dire mais elle est certainement prépondérante. »
— Jean de Baroncelli, Le Monde.
En janvier 1961, elle commence le tournage de La Bride sur le cou, où Michel Subor est son partenaire. Ce film représente pour Brigitte Bardot une façon de se changer les idées, même si elle le considère comme une « ânerie et désespérant de nullité »93. Face au succès de La Vérité, elle annonce aux producteurs que, soit elle arrête de jouer, soit ils changent le réalisateur94. Les producteurs le remplacent par Roger Vadim94,95 en raison de sa « médiocrité » et de sa « banalité »94.
Elle est retrouvée par un enfant, et l'ambulance qui l'emmène à l'hôpital est contrainte de s'arrêter, des photographes, prévenus, peu soucieux de son état alarmant, barrant la route au véhicule84, prennent des photos, puis la laissent repartir vers les urgences84.
Elle reprend connaissance dans un hôpital de Nice 48 heures plus tard. Elle raconte : « Chaque seconde où je reprenais conscience était un martyre de douleur. [...] Mon retour sur cette terre fut un cauchemar. Prise pour une folle par les médecins, ceux-ci me confièrent à des psychiatres. J'eus droit à une camisole de force87. » Sa tentative de suicide fait les gros titres des journaux comme France Dimanche et Ici Paris88. À sa sortie de l'hôpital, elle doit faire face à la réaction du public. Sa convalescence se passe à Saint-Tropez, où sa mère ne la laisse jamais seule88. Sami Frey, réformé, lui demande de venir le retrouver près de Paris89.
Sans nouvelle, Olga, son agent, réussit à la joindre pour lui rappeler l'urgence de faire la synchronisation de La Vérité, ainsi que l'existence du contrat de La Bride sur le cou, le film, mis en scène par Jean Aurel, qu'elle doit commencer en janvier suivant90. Le 2 novembre 1960, La Vérité sort dans les salles parisiennes. Malgré son absence à la première, le film est bien accueilli par la critique et connaît un énorme succès public90. Il est récompensé dans de nombreux festivals internationaux — le film fut nommé à l'Oscar du meilleur film étranger 196191 — et Brigitte Bardot y est reconnue comme une actrice à part entière92. À l'étranger, elle est consacrée « meilleure actrice de l'année »92.
« Brigitte Bardot telle qu'elle-même enfin. Clouzot la change. D'abord semblable à son personnage d'enfant gâtée évaporée et boudeuse, elle se métamorphose en femme dans son box de criminelle. Alors, véritablement, elle est autre : par sa voix, son regard et ce corps brusquement effacé. Quand elle crie son amour et l'amour de celui qu'elle a tué, elle émeut. Et son regard de bête traquée, la nuit, dans la prison, à l'instant où elle saisit son morceau de miroir, ce regard fait mal... Quelle est la part de fascination du réalisateur dans cette métamorphose ? Il est difficile de le dire mais elle est certainement prépondérante. »
— Jean de Baroncelli, Le Monde.
En janvier 1961, elle commence le tournage de La Bride sur le cou, où Michel Subor est son partenaire. Ce film représente pour Brigitte Bardot une façon de se changer les idées, même si elle le considère comme une « ânerie et désespérant de nullité »93. Face au succès de La Vérité, elle annonce aux producteurs que, soit elle arrête de jouer, soit ils changent le réalisateur94. Les producteurs le remplacent par Roger Vadim94,95 en raison de sa « médiocrité » et de sa « banalité »94.
_________________
We don't care the People Says , Rock 'n' roll is here to stay - Danny & the Juniors - 1958
Re: Brigitte Bardot
Elle accepte alors de jouer dans Vie privée, adapté de sa propre vie, sous la direction de Louis Malle94. Le tournage a lieu à Genève, en Suisse. Au cours d’une scène avec Marcello Mastroianni, un pot de géraniums tombe à trois centimètres de sa tête96, puis l'équipe est bombardée de tomates, de vieux cageots et de pots pleins d'eau. Bardot est insultée de toutes parts : « La putain, en France. Qu'elle aille chez elle faire ses saloperies. La paix en Suisse. Qu'elle crève. Des ordures pour les ordures. Qu'on rouvre les maisons closes pour la mettre dedans avec une caméra96 ». Meurtrie, elle ne comprend pas l’agressivité des gens à son égard97. La réalisation a ensuite lieu à Paris et à Spolète en Italie sans aucun problème, mis à part les paparazzi qui la guettent nuit et jour98 la pourchassant jusqu'à La Madrague, pendant les vacances qu’elle prend après le tournage. Certains n'hésitent pas à entrer dans sa propriété. « Combien de fois au bord de la crise de nerfs ai-je appelé la police ? J'en ai trouvé dans ma salle de bains, dans mon salon, sur la balancelle du jardin ou tout simplement installés sur les chaises longues au bord de l'eau99 ».
De retour à Paris, elle est peu enthousiaste pour tourner dans le nouveau film de Roger Vadim, Le Repos du guerrier100, qui doit commencer début 1962. À la même période une lettre de menace de l'OAS exigeant d'elle la somme de 50 000 francs pour soutenir les activistes de l'Algérie française lui parvient101. Bien que « morte de peur », la jeune femme, décide de les affronter, malgré le refus de protection de la police102. Après avoir mis en sécurité son fils en Suisse, elle fait publier en réponse une lettre ouverte où elle dit avoir « porté plainte par l'entremise de mes avocats pour tentative de chantage et d'extorsion de fonds. [...] En tout cas, moi, je ne marche pas parce que je n'ai pas envie de vivre dans un pays nazi102 » Entre-temps, des membres de l'OAS écrivent une lettre à son père où ils menacent de la vitrioler si les 50 000 francs demandés ne sont pas versés103. Ses parents s'efforcent de la faire protéger par la police qui refuse, se disant débordée de demandes de ce genre102. Deux gardes du corps sont alors engagés103.
En février 1962, Bardot retrouve Roger Vadim pour Le Repos du guerrier avec Robert Hossein. Si le film ne lui plaît pas beaucoup104, elle garde en revanche un « merveilleux » souvenir de Florence au printemps104.
Pour souhaiter une bonne année 1963 aux téléspectateurs, la comédienne accepte d’interpréter des chansons de divers auteurs et compositeurs, notamment de Serge Gainsbourg — qu'elle vient de rencontrer et qui lui a écrit L'Appareil à sous — ainsi que de Jean-Max Rivière (parolier) et Gérard Bourgeois (compositeur), tout en dansant sur des airs du folklore d'Amérique latine105.
Jean-Luc Godard souhaite absolument l'engager dans Le Mépris106 adapté du roman d'Alberto Moravia. Après l’avoir rencontré au début de 1963, elle accepte, bien que ce « genre d'intello cradingue et gauchisant me hérisse106! ». Elle s'envole alors pour Sperlonga, petit village du sud de l'Italie où débutent les prises de vues106. Le tournage l'amuse : c'est « une suite ininterrompue de gags et de farces107, » même si elle décrit Godard comme à la limite du « un coup je te vois un coup je t'ignore. Du reste, il ne fallait pas se presser. Quand on est suisse, il n'y a pas le feu au lac108 ». C'est pendant le tournage qu’a lieu sa séparation d’avec Sami Frey « J'ai eu très mal, car je l'aimais profondément109 ». Mais elle noue une nouvelle idylle avec un Brésilien, Bob Zagury110.
Lors de sa sortie, Le Mépris reçoit un accueil mitigé de la part du public et de la critique. Néanmoins, Jean-Louis Bory écrit :
« Le véritable Et Dieu… créa la femme, c'est Godard qui l'a tourné, et cela s'appelle Le Mépris. [...] Ce que Vadim a imaginé dans son premier film, mais n'a plus été capable de réaliser, ce que Louis Malle a raté dans Vie privée, Godard l'a réussi. Le Mépris est le film de Bardot, parce qu'il est le film de la femme telle que Godard la conçoit et telle que Bardot l'incarne. Si le phénomène Bardot doit représenter plus tard quelque chose dans l'histoire du cinéma, au même titre que Garbo ou Dietrich, c'est dans Le Mépris qu'on le trouvera. Je ne sais dans quelles conditions le tournage a eu lieu ni si Bardot et Godard se sont bien entendus. Le résultat est là : il y a rarement eu entente aussi profonde (consciente ou non consciente, je suppose, chez Godard) entre une actrice et son metteur en scène111. »
L'avenir donnera raison à l'avis éclairé de Bory, et l'une des scènes de nu de Bardot, ajoutée pour répondre aux exigences du producteur Joseph Levine112, deviendra une scène-culte.
Selon Bardot, les producteurs s'arrachent les droits du livre d’Exbrayat, Une ravissante idiote, après qu'elle a déclaré l'avoir aimé et trouvé l'histoire « rigolote »109. Le film est finalement produit par Belles Rives ; son partenaire y est Anthony Perkins, qu'elle décrit comme le « rêve impossible de toutes les femmes »113, et le réalisateur Édouard Molinaro.
Après ses vacances à Rio de Janeiro, on lui propose une apparition de deux jours dans un film américain qui lui rend hommage avec James Stewart114. Le film, Chère Brigitte, narre l'histoire d'un enfant de dix ans fou d'elle et qui, à force de supplier son père, finit par la rencontrer dans sa maison de campagne115. Elle accepte à condition que toute l'équipe américaine se déplace en France, mais trouve Stewart ennuyeux et a l'impression de jouer face à un « robot qui refait et redit à chaque prise les mêmes gestes et les mêmes mots sans aucune personnalité115 ».
En juin 1964, Joséphine Baker lance un appel pour sauver sa propriété du Périgord, le château des Milandes, dans laquelle elle avait recueilli tous ses enfants115. Émue et bouleversée par la détresse de cette femme, Bardot participe immédiatement à son sauvetage en lui envoyant un chèque important115.
De retour à Paris, elle est peu enthousiaste pour tourner dans le nouveau film de Roger Vadim, Le Repos du guerrier100, qui doit commencer début 1962. À la même période une lettre de menace de l'OAS exigeant d'elle la somme de 50 000 francs pour soutenir les activistes de l'Algérie française lui parvient101. Bien que « morte de peur », la jeune femme, décide de les affronter, malgré le refus de protection de la police102. Après avoir mis en sécurité son fils en Suisse, elle fait publier en réponse une lettre ouverte où elle dit avoir « porté plainte par l'entremise de mes avocats pour tentative de chantage et d'extorsion de fonds. [...] En tout cas, moi, je ne marche pas parce que je n'ai pas envie de vivre dans un pays nazi102 » Entre-temps, des membres de l'OAS écrivent une lettre à son père où ils menacent de la vitrioler si les 50 000 francs demandés ne sont pas versés103. Ses parents s'efforcent de la faire protéger par la police qui refuse, se disant débordée de demandes de ce genre102. Deux gardes du corps sont alors engagés103.
En février 1962, Bardot retrouve Roger Vadim pour Le Repos du guerrier avec Robert Hossein. Si le film ne lui plaît pas beaucoup104, elle garde en revanche un « merveilleux » souvenir de Florence au printemps104.
Pour souhaiter une bonne année 1963 aux téléspectateurs, la comédienne accepte d’interpréter des chansons de divers auteurs et compositeurs, notamment de Serge Gainsbourg — qu'elle vient de rencontrer et qui lui a écrit L'Appareil à sous — ainsi que de Jean-Max Rivière (parolier) et Gérard Bourgeois (compositeur), tout en dansant sur des airs du folklore d'Amérique latine105.
Jean-Luc Godard souhaite absolument l'engager dans Le Mépris106 adapté du roman d'Alberto Moravia. Après l’avoir rencontré au début de 1963, elle accepte, bien que ce « genre d'intello cradingue et gauchisant me hérisse106! ». Elle s'envole alors pour Sperlonga, petit village du sud de l'Italie où débutent les prises de vues106. Le tournage l'amuse : c'est « une suite ininterrompue de gags et de farces107, » même si elle décrit Godard comme à la limite du « un coup je te vois un coup je t'ignore. Du reste, il ne fallait pas se presser. Quand on est suisse, il n'y a pas le feu au lac108 ». C'est pendant le tournage qu’a lieu sa séparation d’avec Sami Frey « J'ai eu très mal, car je l'aimais profondément109 ». Mais elle noue une nouvelle idylle avec un Brésilien, Bob Zagury110.
Lors de sa sortie, Le Mépris reçoit un accueil mitigé de la part du public et de la critique. Néanmoins, Jean-Louis Bory écrit :
« Le véritable Et Dieu… créa la femme, c'est Godard qui l'a tourné, et cela s'appelle Le Mépris. [...] Ce que Vadim a imaginé dans son premier film, mais n'a plus été capable de réaliser, ce que Louis Malle a raté dans Vie privée, Godard l'a réussi. Le Mépris est le film de Bardot, parce qu'il est le film de la femme telle que Godard la conçoit et telle que Bardot l'incarne. Si le phénomène Bardot doit représenter plus tard quelque chose dans l'histoire du cinéma, au même titre que Garbo ou Dietrich, c'est dans Le Mépris qu'on le trouvera. Je ne sais dans quelles conditions le tournage a eu lieu ni si Bardot et Godard se sont bien entendus. Le résultat est là : il y a rarement eu entente aussi profonde (consciente ou non consciente, je suppose, chez Godard) entre une actrice et son metteur en scène111. »
L'avenir donnera raison à l'avis éclairé de Bory, et l'une des scènes de nu de Bardot, ajoutée pour répondre aux exigences du producteur Joseph Levine112, deviendra une scène-culte.
Selon Bardot, les producteurs s'arrachent les droits du livre d’Exbrayat, Une ravissante idiote, après qu'elle a déclaré l'avoir aimé et trouvé l'histoire « rigolote »109. Le film est finalement produit par Belles Rives ; son partenaire y est Anthony Perkins, qu'elle décrit comme le « rêve impossible de toutes les femmes »113, et le réalisateur Édouard Molinaro.
Après ses vacances à Rio de Janeiro, on lui propose une apparition de deux jours dans un film américain qui lui rend hommage avec James Stewart114. Le film, Chère Brigitte, narre l'histoire d'un enfant de dix ans fou d'elle et qui, à force de supplier son père, finit par la rencontrer dans sa maison de campagne115. Elle accepte à condition que toute l'équipe américaine se déplace en France, mais trouve Stewart ennuyeux et a l'impression de jouer face à un « robot qui refait et redit à chaque prise les mêmes gestes et les mêmes mots sans aucune personnalité115 ».
En juin 1964, Joséphine Baker lance un appel pour sauver sa propriété du Périgord, le château des Milandes, dans laquelle elle avait recueilli tous ses enfants115. Émue et bouleversée par la détresse de cette femme, Bardot participe immédiatement à son sauvetage en lui envoyant un chèque important115.
_________________
We don't care the People Says , Rock 'n' roll is here to stay - Danny & the Juniors - 1958
Re: Brigitte Bardot
Pendant ce temps, Louis Malle veut lui faire donner la réplique à Jeanne Moreau dans une parodie de western à grand spectacle et gros budget, tourné au Mexique : Viva María!116. Son agent lui explique que c'est la chance de sa vie, un moyen de prouver au monde qu'elle est mieux que jolie et très différente de l'image stéréotypée qui circule dans les salles de rédaction117. La décision s'avère difficile à prendre, mais il lui faut relever le défi : accepter d'avoir Jeanne Moreau comme partenaire et réussir à l'égaler dans l'estime du public116,117. Elle se retire quelque temps, préférant partir skier ou faire de la plongée sous-marine.
Le 28 septembre 1964, Brigitte Bardot fête son 30e anniversaire. Paris Match lui envoie un de ses plus illustres reporters et son meilleur photographe117,118. La presse mondiale s'empare de l'événement : « B.B. a 30 ans118 ! »
Elle, pour qui rien n'a changé117, continue les essayages pour Viva María! Sa rencontre avec Jeanne Moreau, à ses yeux « simple mais sophistiquée, chaleureuse mais dure, séduisante mais redoutable, enfin je la trouvais telle que je l'imaginais, avec son extraordinaire pouvoir de séduction qui dissimulait mal son caractère d'acier trempé. [...] Je comprenais que les hommes en soient fous119 ».
Avant d'aller au Mexique, elle part à Noël pour Buzios, un village du Brésil, en compagnie de son petit ami de l'époque, le musicien brésilien Bob Zagury110,120. Dès lors, Buzios connaît le même engouement que Saint-Tropez121,122. On peut entendre à chaque coin de rue la fameuse chanson de Dario Moreno « Brigitte Bardot, Bardot, Brigitte Bejo Bejo121... ». En remerciement, les Brésiliens érigent une statue à son effigie, sculptée par Christina Motta122,123.
Le tournage de Viva María! commence fin janvier 1965 à Mexico, où, selon Bardot, les plus grands photographes des plus célèbres journaux du monde défilent sur le plateau124. Tous désirent des séances exclusives, des portraits, des reportages intimistes dans leurs maisons. Ce qui déplaît à la comédienne : « J'en avais déjà ras le bol de travailler toute la journée, maquillée du matin au soir, chapeautée, coiffée, encorsetée, bottée, crevée et harassée, qu'au moins, le dimanche, je puisse me détendre, me baigner, dormir traînasser ou visiter le pays124,125 ». Un jour, son agent, qu'elle surnomme affectueusement « Mamma Olga »126, arrive sur le plateau, furieuse, et brandit une pile de journaux où Jeanne Moreau figure en couverture125. À l'intérieur, on ne voit et ne parle que d'elle, en anglais, en français, en allemand, en italien et même en japonais125. Sous la pression de son agent, Bardot accepte de lui faire concurrence125. « À partir de ce jour, je mis un point d'honneur à gagner le pari que j'avais fait contre moi-même en acceptant de tourner ce film. Si Jeanne avait gagné la première manche, j'emporterais la « belle » au finish, comme au poker. [...] J'en ai fait des photos, le soir, le matin à 5 heures à peine réveillée, le dimanche ! J'ai ouvert mes portes, je me suis livrée, insolente, perverse, souriante ou boudeuse. Sous tous les angles, sur toutes les coutures et de toutes les couleurs125 ». Elle avoue être capricieuse durant le tournage125 mais accepte de grimper sur un train en marche, sautant de toit de wagon en toit de wagon ou de se baigner dans l'embouchure d'un fleuve infesté de requins où un machiniste a perdu une jambe127. Le film sort officiellement à New York et à Los Angeles en 1965128,129,110 et Brigitte Bardot, d’abord hésitante, accepte de le représenter. Son voyage dans ces deux villes n'est qu'une succession ininterrompue d'entretiens, de photos, de champagne et de toasts130. Une journaliste lui pose la question « Que mettez-vous pour dormir? » et elle répond « les bras de mon amant », là où Marilyn avait répondu « du No 5 de Chanel131 ».
Le film est un immense succès et la critique est unanime quant à la performance de Bardot. Paris Jour écrit : « Jeanne Moreau est écrasée par Brigitte Bardot132 ». L'Avant-scène remarque : « Si Jeanne Moreau est remarquable, Brigitte Bardot est tout simplement éblouissante dans son rôle de pétroleuse et il faut bien dire qu'elle vole la vedette à sa collègue133 ».
Louis Malle fait de nouveau appel à elle pour le sketch William Wilson tiré des Histoires extraordinaires d'Edgar Allan Poe. Son partenaire est Alain Delon et le tournage a lieu à Rome au printemps 1967134. Sa performance (en perruque brune, fouettée par Delon) est saluée par la critique135. Elle fait une apparition dans le film de Godard Masculin féminin, puis tourne À cœur joie avec Laurent Terzieff, sous la direction de Serge Bourguignon.
La star française refuse de tourner le film américain Shalako, un western dont l'action se déroule dans les années 1880, mis en scène par Edward Dmytryk. Le tournage prévu pour le début de 1968, dans le sud de l'Espagne, avec Sean Connery comme partenaire, doit être impérativement tourné en langue anglaise136. Elle refuse également de jouer une James Bond girl dans Au service secret de Sa Majesté et déclare : « Je trouve les films James Bond excellents, mais sans moi34 ! ». Son agent et son mari Gunther Sachs, qu'elle a épousé en 1966, la poussent à accepter L'Affaire Thomas Crown avec Steve McQueen, pour lequel on lui propose un million de dollars137. Sur son nouveau refus, le rôle est attribué à Faye Dunaway.
Entre-temps, elle prépare ce qui sera le Bardot Show pour passer de l'année 1967 à 1968138. Plusieurs compositeurs célèbres de l'époque doivent lui écrire des chansons sur mesure qu'elle chantera ou dansera136.
Bien qu'ils ne se voient déjà plus, Gunter Sachs lui demande de présenter Batouk le film qu'il produit, à la soirée de clôture du Festival de Cannes 1967, ou, qu'à défaut, ils cessent définitivement de se voir139. Elle accepte. À Cannes, la foule est hystérique140. « J'essayai ce fameux soir de gala à Cannes de me frayer un chemin au milieu d'une foule hystérique qu'hélas je connais trop bien, ballottée, écrasée, malmenée, étouffée, mais souriante, oui souriante141 ». C'est sa dernière apparition officielle dans le monde du cinéma
Le 28 septembre 1964, Brigitte Bardot fête son 30e anniversaire. Paris Match lui envoie un de ses plus illustres reporters et son meilleur photographe117,118. La presse mondiale s'empare de l'événement : « B.B. a 30 ans118 ! »
Elle, pour qui rien n'a changé117, continue les essayages pour Viva María! Sa rencontre avec Jeanne Moreau, à ses yeux « simple mais sophistiquée, chaleureuse mais dure, séduisante mais redoutable, enfin je la trouvais telle que je l'imaginais, avec son extraordinaire pouvoir de séduction qui dissimulait mal son caractère d'acier trempé. [...] Je comprenais que les hommes en soient fous119 ».
Avant d'aller au Mexique, elle part à Noël pour Buzios, un village du Brésil, en compagnie de son petit ami de l'époque, le musicien brésilien Bob Zagury110,120. Dès lors, Buzios connaît le même engouement que Saint-Tropez121,122. On peut entendre à chaque coin de rue la fameuse chanson de Dario Moreno « Brigitte Bardot, Bardot, Brigitte Bejo Bejo121... ». En remerciement, les Brésiliens érigent une statue à son effigie, sculptée par Christina Motta122,123.
Le tournage de Viva María! commence fin janvier 1965 à Mexico, où, selon Bardot, les plus grands photographes des plus célèbres journaux du monde défilent sur le plateau124. Tous désirent des séances exclusives, des portraits, des reportages intimistes dans leurs maisons. Ce qui déplaît à la comédienne : « J'en avais déjà ras le bol de travailler toute la journée, maquillée du matin au soir, chapeautée, coiffée, encorsetée, bottée, crevée et harassée, qu'au moins, le dimanche, je puisse me détendre, me baigner, dormir traînasser ou visiter le pays124,125 ». Un jour, son agent, qu'elle surnomme affectueusement « Mamma Olga »126, arrive sur le plateau, furieuse, et brandit une pile de journaux où Jeanne Moreau figure en couverture125. À l'intérieur, on ne voit et ne parle que d'elle, en anglais, en français, en allemand, en italien et même en japonais125. Sous la pression de son agent, Bardot accepte de lui faire concurrence125. « À partir de ce jour, je mis un point d'honneur à gagner le pari que j'avais fait contre moi-même en acceptant de tourner ce film. Si Jeanne avait gagné la première manche, j'emporterais la « belle » au finish, comme au poker. [...] J'en ai fait des photos, le soir, le matin à 5 heures à peine réveillée, le dimanche ! J'ai ouvert mes portes, je me suis livrée, insolente, perverse, souriante ou boudeuse. Sous tous les angles, sur toutes les coutures et de toutes les couleurs125 ». Elle avoue être capricieuse durant le tournage125 mais accepte de grimper sur un train en marche, sautant de toit de wagon en toit de wagon ou de se baigner dans l'embouchure d'un fleuve infesté de requins où un machiniste a perdu une jambe127. Le film sort officiellement à New York et à Los Angeles en 1965128,129,110 et Brigitte Bardot, d’abord hésitante, accepte de le représenter. Son voyage dans ces deux villes n'est qu'une succession ininterrompue d'entretiens, de photos, de champagne et de toasts130. Une journaliste lui pose la question « Que mettez-vous pour dormir? » et elle répond « les bras de mon amant », là où Marilyn avait répondu « du No 5 de Chanel131 ».
Le film est un immense succès et la critique est unanime quant à la performance de Bardot. Paris Jour écrit : « Jeanne Moreau est écrasée par Brigitte Bardot132 ». L'Avant-scène remarque : « Si Jeanne Moreau est remarquable, Brigitte Bardot est tout simplement éblouissante dans son rôle de pétroleuse et il faut bien dire qu'elle vole la vedette à sa collègue133 ».
Louis Malle fait de nouveau appel à elle pour le sketch William Wilson tiré des Histoires extraordinaires d'Edgar Allan Poe. Son partenaire est Alain Delon et le tournage a lieu à Rome au printemps 1967134. Sa performance (en perruque brune, fouettée par Delon) est saluée par la critique135. Elle fait une apparition dans le film de Godard Masculin féminin, puis tourne À cœur joie avec Laurent Terzieff, sous la direction de Serge Bourguignon.
La star française refuse de tourner le film américain Shalako, un western dont l'action se déroule dans les années 1880, mis en scène par Edward Dmytryk. Le tournage prévu pour le début de 1968, dans le sud de l'Espagne, avec Sean Connery comme partenaire, doit être impérativement tourné en langue anglaise136. Elle refuse également de jouer une James Bond girl dans Au service secret de Sa Majesté et déclare : « Je trouve les films James Bond excellents, mais sans moi34 ! ». Son agent et son mari Gunther Sachs, qu'elle a épousé en 1966, la poussent à accepter L'Affaire Thomas Crown avec Steve McQueen, pour lequel on lui propose un million de dollars137. Sur son nouveau refus, le rôle est attribué à Faye Dunaway.
Entre-temps, elle prépare ce qui sera le Bardot Show pour passer de l'année 1967 à 1968138. Plusieurs compositeurs célèbres de l'époque doivent lui écrire des chansons sur mesure qu'elle chantera ou dansera136.
Bien qu'ils ne se voient déjà plus, Gunter Sachs lui demande de présenter Batouk le film qu'il produit, à la soirée de clôture du Festival de Cannes 1967, ou, qu'à défaut, ils cessent définitivement de se voir139. Elle accepte. À Cannes, la foule est hystérique140. « J'essayai ce fameux soir de gala à Cannes de me frayer un chemin au milieu d'une foule hystérique qu'hélas je connais trop bien, ballottée, écrasée, malmenée, étouffée, mais souriante, oui souriante141 ». C'est sa dernière apparition officielle dans le monde du cinéma
_________________
We don't care the People Says , Rock 'n' roll is here to stay - Danny & the Juniors - 1958
Re: Brigitte Bardot
Sa relation avec Gunter Sachs se détériore de jour en jour142. Son agent en profite pour lui faire signer le western Shalako avec Sean Connery143, dont elle ne lira jamais le script144. Elle enregistre peu après les chansons Le Soleil, Harley-Davidson, puis le cadeau d'amour de Serge Gainsbourg : Je t'aime… moi non plus145 ainsi que Comic strip et Everybody Loves My Baby (en). Indépendamment de la complicité artistique qui existe entre eux, la comédienne-chanteuse cède au charme singulier de l'homme à la « tête de chou »17. « La beauté, c'est quelque chose qui peut être séduisant un temps. Ça peut être un moment de séduction. Mais l'intelligence, la profondeur, le talent, la tendresse, c'est bien plus important et ça dure beaucoup plus longtemps », dit-elle plus tard17. Sur les conseils de son agent, pour ne pas faire un scandale mondial qui ternirait son image à cause de Sachs146, elle demande à Serge Gainsbourg de ne pas diffuser Je t'aime… moi non plus et de la remplacer par une autre, Bonnie and Clyde147.
Puis c’est le départ en Espagne pour les besoins de Shalako : dans la chanson Initials B.B. de Serge Gainsbourg, l'héroïne prononce Almería, lieu de leur rupture définitive : Brigitte Bardot part y tourner le film Shalako ; c'est, selon Brigitte Bardot elle-même, l'un des plus mauvais films de sa carrière148. Son peu d’intérêt pour le tournage la fait arriver souvent en retard sur le plateau149, ce qui n'est pas pour plaire au metteur en scène (Edward Dmytryk, figure de Hollywood) qu'elle décrit comme « dur, froid, il avait des exigences militaires150 ». La première mondiale du film a lieu à Munich le jour de son anniversaire et elle avoue ne pas comprendre l'histoire, qui n'a selon elle aucun intérêt151, ni l’ovation qu’il reçoit lors de sa première151. Au box-office mondial, le film est cependant un échec152 et les critiques en majorité négatives. Jean de Baroncelli écrit dans Le Monde : « On se demande vraiment quelles raisons secrètes ont bien pu pousser Brigitte Bardot à accepter ce rôle (?) qu'elle tient dans Shalako. Si ce fut l'envie de changer d'emploi et d'incarner les héroïnes de western, elle s'est complètement trompée de scénario153,154. »
Elle répond favorablement aux deux projets qu'on lui présente : Les Femmes et L'Ours et la Poupée. Le premier dirigé par Jean Aurel, (qu'elle avait fait remplacer dans La Bride sur le cou « tant il était nul et sans talent155 ! ») est un film à petit budget qui doit se tourner en décors naturels155. Maurice Ronet est son partenaire. Elle juge le film « sans intérêt155 ». Mal reçu par la critique, c'est un échec commercial156.
Entre-temps, François Truffaut prépare le tournage de La Sirène du Mississipi, dont elle aimerait avoir le rôle féminin, mais le cinéaste lui préfère Catherine Deneuve. Le film n'est pas un succès et à sa sortie, Bardot déclare : « Je suis ravie que ce soit un tel bide, parce que c'est bien fait. On me l'a piqué d'une manière tellement ignoble. J'étais folle de rage137. ».
Puis c’est le départ en Espagne pour les besoins de Shalako : dans la chanson Initials B.B. de Serge Gainsbourg, l'héroïne prononce Almería, lieu de leur rupture définitive : Brigitte Bardot part y tourner le film Shalako ; c'est, selon Brigitte Bardot elle-même, l'un des plus mauvais films de sa carrière148. Son peu d’intérêt pour le tournage la fait arriver souvent en retard sur le plateau149, ce qui n'est pas pour plaire au metteur en scène (Edward Dmytryk, figure de Hollywood) qu'elle décrit comme « dur, froid, il avait des exigences militaires150 ». La première mondiale du film a lieu à Munich le jour de son anniversaire et elle avoue ne pas comprendre l'histoire, qui n'a selon elle aucun intérêt151, ni l’ovation qu’il reçoit lors de sa première151. Au box-office mondial, le film est cependant un échec152 et les critiques en majorité négatives. Jean de Baroncelli écrit dans Le Monde : « On se demande vraiment quelles raisons secrètes ont bien pu pousser Brigitte Bardot à accepter ce rôle (?) qu'elle tient dans Shalako. Si ce fut l'envie de changer d'emploi et d'incarner les héroïnes de western, elle s'est complètement trompée de scénario153,154. »
Elle répond favorablement aux deux projets qu'on lui présente : Les Femmes et L'Ours et la Poupée. Le premier dirigé par Jean Aurel, (qu'elle avait fait remplacer dans La Bride sur le cou « tant il était nul et sans talent155 ! ») est un film à petit budget qui doit se tourner en décors naturels155. Maurice Ronet est son partenaire. Elle juge le film « sans intérêt155 ». Mal reçu par la critique, c'est un échec commercial156.
Entre-temps, François Truffaut prépare le tournage de La Sirène du Mississipi, dont elle aimerait avoir le rôle féminin, mais le cinéaste lui préfère Catherine Deneuve. Le film n'est pas un succès et à sa sortie, Bardot déclare : « Je suis ravie que ce soit un tel bide, parce que c'est bien fait. On me l'a piqué d'une manière tellement ignoble. J'étais folle de rage137. ».
_________________
We don't care the People Says , Rock 'n' roll is here to stay - Danny & the Juniors - 1958
Re: Brigitte Bardot
Quant à L'Ours et la Poupée, où elle a Jean-Pierre Cassel comme partenaire, la préparation en est extrêmement professionnelle157. Un film « magnifique » selon Bardot158. « J'ai de très bons souvenirs de ce film. Je m'entendais à merveille avec tout le monde, ce qui est un exploit158 ! » La sortie des deux films se fait à quelques mois près, le second permettant de faire oublier le premier159. Elle déclare : « L'Ours et la Poupée est un peu le Et Dieu… créa la femme des années 1970. J'ai été recréée par Michel Deville160. ».
Son agent, s’inquiétant de ne pas recevoir beaucoup de propositions, lui conseille d'accepter Les Novices, une comédie avec Annie Girardot. « C'est vrai que l'idée était bonne, c'est le film qui ne le fut pas ! Mais alors pas du tout161 ! » Bardot trouve l'histoire faible mais améliorable si le metteur en scène, Guy Casaril, « avait eu du talent161 ». Ce dernier doit être remplacé. À sa sortie, le film reçoit des critiques mitigées. Certains trouvent le film « amusant162 », d'autres, au contraire écrivent « Rarement le cinéma français est tombé si bas dans l'ignorance163 »164.
Tandis que Claude Chabrol remplace Casaril à la direction du film pour essayer d'en tirer le meilleur, Robert Enrico prépare Boulevard du rhum, un film sérieux, professionnel, long et difficile, dans lequel Lino Ventura doit jouer165. On propose à Bardot le rôle de Linda Larue, star du milieu des années 1920, idole et amour inaccessible du marin Cornélieus165. Celle-ci accepte, malgré son aversion pour les voyages à l'étranger. Elle y chante Plaisir d'amour en duo avec Guy Marchand et donne sa dernière grande comédie après L'Ours et la Poupée.
Sachant à peine de quoi il s'agit, elle donne son accord pour Les Pétroleuses, une comédie de Christian-Jaque tournée en Espagne, que Claudia Cardinale a accepté de jouer à condition de l'avoir comme partenaire166. Brigitte Bardot doit assurer elle-même ses scènes à cheval, qui font éclater de rire Claudia Cardinale. « Claudia était rompue à l'équitation. Je la faisais rire aux larmes dès que, lancée dans un galop effréné par un assistant qui avait envoyé une bourrade dans le cul de mon cheval, je hurlais des « maman, au secours » cramponnée à ma selle ou à la crinière du pauvre animal167 ». Le tournage se poursuit avec le moment de la bagarre mémorable qu'elles doivent se livrer, pour la possession d'un ranch, et qui dure une semaine. Sept jours pendant lesquels elles passent leur temps à s'envoyer des coups de poing d'homme et à mordre la poussière à tour de rôle. « Le plus dur fut d'esquiver, en faisant croire que nous avions reçu le coup ! Deux ou trois fois, je me retrouvai avec la lèvre fendue. La pauvre Claudia eut un début d’œil au beurre noir. Cette bagarre sans pitié nous rapprocha. La scène finie, nous tombions dans les bras l'une de l'autre, nous excusant de nos maladresses mutuelles168 ». Les deux femmes ne se reverront que 23 ans plus tard, lors d'une cérémonie au théâtre de l'Empire, avenue Wagram, organisée par Jacques Chirac en 1994, pour la remise de la médaille de la ville de Paris169.
Le demi-échec de Boulevard du rhum comme le succès des Pétroleuses170, la laisse indifférente171. Brigitte Bardot est alors choisie pour être le modèle du buste de Marianne172, trônant dans toutes les mairies de France. En acceptant, la célèbre comédienne devient la première actrice à prêter ses traits au symbole français. Le buste est réalisé par le sculpteur Aslan173.
Roger Vadim souhaite faire un nouveau Et Dieu… créa la femme174 en lui proposant d'interpréter le rôle de Don Juan 73 en femme175. Elle signe pour ce film qui fait d'elle, à la fin de sa carrière, « l'actrice la moins appréciée, la plus exposée à l'ingratitude d'un public qui m'avait vénérée pendant vingt ans175 ! ». Ce film est un calvaire pour elle175. Elle le trouve « sans intérêt » malgré tous ses partenaires de talent : Maurice Ronet, Robert Hossein, Mathieu Carrière et Jane Birkin174.
Son agent, s’inquiétant de ne pas recevoir beaucoup de propositions, lui conseille d'accepter Les Novices, une comédie avec Annie Girardot. « C'est vrai que l'idée était bonne, c'est le film qui ne le fut pas ! Mais alors pas du tout161 ! » Bardot trouve l'histoire faible mais améliorable si le metteur en scène, Guy Casaril, « avait eu du talent161 ». Ce dernier doit être remplacé. À sa sortie, le film reçoit des critiques mitigées. Certains trouvent le film « amusant162 », d'autres, au contraire écrivent « Rarement le cinéma français est tombé si bas dans l'ignorance163 »164.
Tandis que Claude Chabrol remplace Casaril à la direction du film pour essayer d'en tirer le meilleur, Robert Enrico prépare Boulevard du rhum, un film sérieux, professionnel, long et difficile, dans lequel Lino Ventura doit jouer165. On propose à Bardot le rôle de Linda Larue, star du milieu des années 1920, idole et amour inaccessible du marin Cornélieus165. Celle-ci accepte, malgré son aversion pour les voyages à l'étranger. Elle y chante Plaisir d'amour en duo avec Guy Marchand et donne sa dernière grande comédie après L'Ours et la Poupée.
Sachant à peine de quoi il s'agit, elle donne son accord pour Les Pétroleuses, une comédie de Christian-Jaque tournée en Espagne, que Claudia Cardinale a accepté de jouer à condition de l'avoir comme partenaire166. Brigitte Bardot doit assurer elle-même ses scènes à cheval, qui font éclater de rire Claudia Cardinale. « Claudia était rompue à l'équitation. Je la faisais rire aux larmes dès que, lancée dans un galop effréné par un assistant qui avait envoyé une bourrade dans le cul de mon cheval, je hurlais des « maman, au secours » cramponnée à ma selle ou à la crinière du pauvre animal167 ». Le tournage se poursuit avec le moment de la bagarre mémorable qu'elles doivent se livrer, pour la possession d'un ranch, et qui dure une semaine. Sept jours pendant lesquels elles passent leur temps à s'envoyer des coups de poing d'homme et à mordre la poussière à tour de rôle. « Le plus dur fut d'esquiver, en faisant croire que nous avions reçu le coup ! Deux ou trois fois, je me retrouvai avec la lèvre fendue. La pauvre Claudia eut un début d’œil au beurre noir. Cette bagarre sans pitié nous rapprocha. La scène finie, nous tombions dans les bras l'une de l'autre, nous excusant de nos maladresses mutuelles168 ». Les deux femmes ne se reverront que 23 ans plus tard, lors d'une cérémonie au théâtre de l'Empire, avenue Wagram, organisée par Jacques Chirac en 1994, pour la remise de la médaille de la ville de Paris169.
Le demi-échec de Boulevard du rhum comme le succès des Pétroleuses170, la laisse indifférente171. Brigitte Bardot est alors choisie pour être le modèle du buste de Marianne172, trônant dans toutes les mairies de France. En acceptant, la célèbre comédienne devient la première actrice à prêter ses traits au symbole français. Le buste est réalisé par le sculpteur Aslan173.
Roger Vadim souhaite faire un nouveau Et Dieu… créa la femme174 en lui proposant d'interpréter le rôle de Don Juan 73 en femme175. Elle signe pour ce film qui fait d'elle, à la fin de sa carrière, « l'actrice la moins appréciée, la plus exposée à l'ingratitude d'un public qui m'avait vénérée pendant vingt ans175 ! ». Ce film est un calvaire pour elle175. Elle le trouve « sans intérêt » malgré tous ses partenaires de talent : Maurice Ronet, Robert Hossein, Mathieu Carrière et Jane Birkin174.
_________________
We don't care the People Says , Rock 'n' roll is here to stay - Danny & the Juniors - 1958
Re: Brigitte Bardot
_________________
We don't care the People Says , Rock 'n' roll is here to stay - Danny & the Juniors - 1958
Re: Brigitte Bardot
_________________
We don't care the People Says , Rock 'n' roll is here to stay - Danny & the Juniors - 1958
Re: Brigitte Bardot
_________________
We don't care the People Says , Rock 'n' roll is here to stay - Danny & the Juniors - 1958
Traditional Kustom Hot Rod and Vintage Culture and design :: Cinéma : Movies and documentary, acteur, actrice, réalisateurs :: Actrice / actress
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum