Pigeon Opel - GM en Gironde

Libourne, 1895. Pierre Pigeon a de l’or dans ses mains de mécanicien et une conviction chevillée au corps. « Il avait senti, raconte son petit-fils Patrick, que l’automobile était le truc du siècle. » Pierre se fait embaucher par un certain Maleville, propriétaire de trois papeteries à Libourne, Bordeaux et Bruxelles, qui investit dans la bagnole balbutiante. Patrick Pigeon raconte : « Six ans plus tard, mon grand-père annonce à son employeur qu’il prend en main la vente de toutes les autos en France avec un pourcentage de 50 % à la clé et se met en quête d’un constructeur fiable. » Beaucoup de Bordelais, passionnés par ce nouveau moyen de transport, se sont en effet lancés dans la fabrication. Or seule la Ford T tient la route. Pierre Pigeon débauche Henri Depasse, fabricant d’ambulances, pour carrosser la marque américaine.
« Je me souviens, intervient Michel Pigeon, d’un slogan de 1918 qui disait "Enfin un moyen de locomotion propre !" Évidemment, en comparaison avec les déjections de chevaux qui encombraient les rues, la voiture sentait bon ! » À Chartres, bassin céréalier, Pierre Pigeon vend des tracteurs Fordson avant de disparaître à 58 ans, laissant deux fils, l’aîné Pierre, et le père de Michel et Patrick, André Pigeon. « Papa, dit Patrick, s’est installé en 1939 boulevard Albert-1er puis au 18 rue Thiac où on lui a d’abord livré 14 Hotchkiss. Le service après-vente était assuré rue Lagrange. Il vendra ensuite des Panhard puis toutes les marques de la General Motors. » Michel embauche en 1965, Patrick en 1969. Ils ont 24 et 25 ans. « C’était une évidence. Nous aimions la mécanique et l’aventure devait continuer. » En 1967, Michel, revenu du berceau de General Motors à Détroit, achète quatre hectares en bord de route du Médoc et Pigeon s’installe à Bruges, quittant le centre de Bordeaux à la stupeur générale. Les Pigeon seront également les premiers concessionnaires à floquer les maillots des Girondins de Bordeaux avec Opel puis avec Kia. Caroline, fille de Patrick, et Franck, fils de Michel, aux commandes aujourd’hui, ont innové avec Locapig, système de location de longue durée de toutes marques, y compris les plus luxueuses. « Le Bordelais, dit Michel, aime les belles choses, donc les belles automobiles. » Patrick Pigeon passe un ultime coup de chiffon sur sa Corvette rouge de 1968. Rutilante.
https://www.sudouest.fr/2012/10/05/les-pigeon-auto-entrepreneurs-840456-4558.php

Et pour illustrer trois modèles de la collection du garage qui ont été en vente sur le Bon coin

Pontiac 1956 convertible